Passionnée de gastronomie, je m’intéresse à nos pratiques alimentaires sénégalaises telles que la consommation du petit mil et sa gamme élargie de produits. Le mil, autrefois considéré comme l’aliment de base du pauvre, s’est frayé un chemin jusqu’à la table d’une classe moyenne urbaine en pleine croissance.
Le petit mil connu au Sénégal sous le nom de Dougoup Souna, est le mil le plus cultivé au monde. Il est principalement cultivé dans certaines parties de l’Afrique et de l’Inde. Selon Foodtank, le think tank de l’alimentation, le mil est une graine principalement consommée dans les pays en développement et devient rapidement l’aliment favori mondial en raison de sa capacité à prospérer dans des environnements arides. Sa qualité résistante à la sécheresse le rend attrayant car de nombreuses régions du monde commencent à connaître des pénuries d’eau. 97% de la production mondiale de mil et de la demande de semences proviennent des pays en développement. L’Inde a la plus forte demande de graines de mil et il est aussi le plus grand producteur, suivi par le Niger, la Chine, le Mali et le Nigéria. (Factfish)
En plus des caractéristiques de croissance attrayantes, le mil est l’une des graines les plus nutritives et anti-allergènes. Le mil ne contient pas de gluten, ce qui en fait un excellent choix pour les millions de personnes dans le monde qui sont sensibles au gluten ou qui souffrent de la maladie cœliaque. La graine est riche en vitamine B, calcium, fer, potassium, zinc, magnésium, etc. Elle est également une excellente source de protéines et de fibres alimentaires. La production de mil devrait augmenter fortement en raison de ses nombreux avantages pour la santé et de sa capacité à pousser sous divers climats. A la 10ème place, le Sénégal produit du mil avec 875 tonnes en 2017 et 827 tonnes en 2018 (FAO) Depuis 30 ans, le pays a donné naissance à un grand nombre de petites entreprises agroalimentaires qui transforment, conditionnent et distribuent du mil, créant des emplois et les opportunités pour les petits agriculteurs et les entreprises agroalimentaires.
2023 a été déclarée l’Année Internationale du Mil. Avec cela, la Zone de Libre-Echange Continental Africain (ZECLAF), qui devrait entrer en vigueur reporté à janvier 2021, permettrait aux agriculteurs et aux entreprises d’accéder à un marché de 1,2 milliard de personnes dans 54 pays. C’est également le moment d’innover en utilisant l’héritage et le savoir-faire local autour du mil et de conquérir de nouveaux marchés avec des solutions d’emballage innovantes, de partager des traditions et des histoires autour du mil. Avec un intérêt croissant dans le monde entier de la consommation des aliments du patrimoine couplé à une classe moyenne urbaine en plein essor dans la région ouest-africaine, nous avons l’occasion d’innover dans le packaging alimentaire et de stimuler considérablement la croissance. L’emballage alimentaire permet de gérer les produits. Il a des fonctions physiques qui facilite le transport, l’emploi du produit, le stockage, etc. Les fonctions commerciales permettent de donner au consommateur des informations sur le produit, son positionnement et permettent également de le séduire… Au-delà des fonctions classiques, nous devons aujourd’hui co-construire l’innovation autour du packaging pour intégrer la fonction distinctive et environnementale. Le packaging présente plus que jamais de réelles opportunités pour mettre en exergue la provenance et les anciennes pratiques des aliments séculaires comme le mil.
Vecteur de l’innovation, le design pourrait permettre aux entreprises agroalimentaires locales de créer des solutions d’emballage qui promeuvent les pratiques et techniques du mil. Pour pousser la conversation plus loin, il est permis d’imaginer le design appliqué au mil en tant qu’objet alimentaire pour satisfaire une classe urbaine en pleine croissance friande de nouvelles expériences mais aussi pour répondre aux besoins d’une population de plus en plus sensible aux allergènes alimentaires.
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